Versailles #2 Les simagrées de Marie-Antoinette
Quand, quittant les allées de Louis XIV, on s’infiltre dans les jardins de Marie Antoinette, leur joliesse nous agace.
Petits vallons enchantées, pavillon de chasse pour rendez-vous coquins, doux méandres des ruisseaux et faux paysans, tout y est.
Cette nature contrôlée à la limite du Disneyland n’est-elle pas une manière beaucoup plus hypocrite d’intervenir dans la nature que celle de son aïeul qui ne cachait pas ses intentions derrière des faux-semblants ?
Marie Antoinette ne révèle pas le site pas plus qu’elle n’enrichit son intrigue (Marot, 2009). Elle ne fait que l’affadir.
En faisant passer ces espaces domestiqués et sans dangers pour de « la nature retrouvée », les tenants de ces jardins à l’anglaise n’ont-ils pas ouvert la voie à tous nos lotissements où l’on recrée des espaces anesthésiés ?
Encore la faute à Rousseau.
Et aujourd’hui, comme hier, plus on parle de nature, plus on nous vend des lieux sans saveurs, des jardins sans feuilles, des murets sans serpents, des sols sans salissures.
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