Bordeaux Si belle en son miroir

8 janvier 2012

Le miroir d’eau est à l’espace public ce qu’est la règle du jeu au cinéma.

Dans sa simplicité biblique mais avec une maîtrise jusqu’au plus infime détail, il fait clairement partie de ces rares projets qui renforcent la qualité du site dans lesquels ils s’inscrivent, dans la lignée du Taj Mahal ou de Vaux-le-Vicomte.

Mais il ajoute ici une qualité d’usage étonnante,  réussissant à réunir toutes les générations dans une sorte d’allégresse commune : les amoureux se promènent dans les embruns, les bambins barbotent, les ados font des glissades et les vieux observent avec tendresse.

En 1755, dans la continuité de ses réflexions sur la place de la Concorde, Gabriel imaginait une place de la bourse semi-ouverte déconstruisant l’idée de la place, historiquement pensée comme un vide creusé dans la ville. La place devient un centre en elle-même ( Bergeron).

Le réaménagement des quais de Bordeaux a plus de 25 ans.  Aujourd’hui tout le monde a oublié l’axe de transit qu’était le quai Louis XVIII, l’immense parking qui occupait les lieux et les grues de transbordement. Combien de projets s’en sont inspirés depuis. De Paris à Montauban, toutes les villes veulent leur espace où laisser courir les enfants dans les brumes.

En 1598, Raphael Salvety, loua une bande de terrain et la planta pour permettre à la haute société de s’adonner au plaisir du maillet, donnant naissance au premier mail . En 1670, les premiers boulevards remplacent les anciens remparts – bollewerck en hollandais - ( Girouard,1985). En 1998, on retiendra que Miche Corajoud  et le  fontainier Jean-Max Llorca, réinventèrent la figure archétypale du miroir d’eau. 

 

> Voir à l’inverse Paris BNF, y a quelqu’un ?