Californie Le sol américain

8 janvier 2014

Pour chaque chose que l’on appréhende la même évidence : les américains ne vivent pas à la mêmes « échelle » que nous. Vastitude des espaces conquis, tradition de refaire une page blanche et pragmatisme des pionniers doivent y participer.
Alors il n’y a pas lieu que ce constat change lorsque l’on s’intéresse à ce que nous foulons dans les villes européennes et ce qui se déroule sous nos pieds outre-Atlantique.
Quand bien souvent une ville type française décline entre 10 à 20 types de traitements de sols par kilomètre carré (en fonction des changements de municipalités et des responsables techniques ou du simple passage d’un représentant en matériaux), que les paysagistes sont sollicités pour développer leur « personnalité » dans des mouchoirs de poche, les Etats Unis déclinent un unique tapis de sol de San Francisco à Los Angeles.
Unique tapis de béton lissé qui a pour lui une efficacité redoutable, et aussi une capacité à créer un silence au sol que ne soulignaient pas les auteurs de Learning in Las Vegas occupées par les agitations de surface.
Pourtant, ce sol contribue à unifier l’espace et à donner une certaine lecture continue de la ville qui doit faire pâlir d’envie, feu le baron qui ne réussit à le faire qu’à l’échelle de notre modeste capitale.
Quand en Europe, les concepteurs à la mode redécouvre les vertus de ces grandes surfaces tendues, les américains les déroule sans même sans apercevoir.
Certes, un petit peu plus de qualité notamment dans le traitement de la bordure ne serait pas mal venue mais notons que le thème offre ensuite des possibilités de variations tout à fait intéressantes pour qui sait s’en saisir comme dans les rues chics de Beverly ou aux abords du Disney Concert ’hall.
Paradoxalement , ici les maîtres d’œuvre qui veulent se faire remarquer sont tentés par les charmes du postmodernisme comme aux abords du Jewish Museum.
Reste qu’un bon sol ne suffit pas à faire un espace public ! Cela va de soi.

> Voir aussi Evora, le sol d’Evora